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Industries céréalières La volatilité du prix du blé met en péril les industries de transformation

Les professionnels de la filière blé s'inquiètent de la volatilité du prix de la céréale qui « met en danger les entreprises de transformation », a-t-on appris vendredi à Reims lors des 61e Journées techniques des industries céréalières (Jtic).

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Sur le port de Rouen, entre mi-juin et début octobre, le prix
auquel se négocie la tonne de blé a grimpé de près de 60 %.
(© Terre-net Média)
« Du matin au soir les cours du blé peuvent fluctuer de 10 %, ce qui est très loin des marges dégagées par nos entreprises. Cette variation due au seul jeu des spéculateurs fragilise toute la filière », dénonce Jean-Marie Poncey, président de l'Association des écoles des métiers des industries céréalières (Aemic), à l'origine des Journées techniques qui se sont tenues à Reims du 13 au 15 octobre.

« La récolte de maïs aux Etats-Unis est de mauvaise qualité cette année, ce qui pèse encore plus sur le prix du blé, qui monte à Paris, alors qu'en France, il n'y a pas de problème ni sur la quantité ni sur la qualité », poursuit-il.

Selon lui, bien que la libéralisation et la mondialisation des marchés soient irréversibles, les professionnels de la filière blé « explorent toutes les pistes possibles pour réduire la fourchette de spéculation ».

« On en appelle à la responsabilité de chaque acteur de la filière
pour que le jeu spéculatif reste raisonnable »

« Pour nous, le bon prix tourne autour de 150 euros la tonne et on en appelle à la responsabilité de chaque acteur de la filière pour que le jeu spéculatif reste raisonnable », estime M. Poncey. Selon l'Aemic, la filière céréalière en France compte près de 520.000 emplois, repartis dans 600 entreprises de première transformation comme la meunerie, et 35.000 entreprises de deuxième transformation, telles la boulangerie ou la biscuiterie.

Son chiffre d'affaires est estimé à 54 milliards d'euros. Depuis l'embargo russe sur les exportations de céréales, décrété cet été en raison de la canicule qui a décimé la récolte, le prix du blé s'est envolé ces dernières semaines sur les ports français. Début octobre sur les quais de Rouen, la tonne de blé se négociait autour des 208 euros contre à peine 130 euros à la mi-juin avant la moisson, soit une hausse de près de 60 %.

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